« Notre rôle, c’est que les gens restent curieux »
- Par Romain Miele-Hubert. Publié le vendredi 12 juin 2015.
L'Escampette est actuellement la seule petite librairie généraliste et indépendante du centre-ville. Située rue des Cordeliers, elle est tenue par Paule Zimba et Nicolas Seine. Nous avons rencontré Nicolas autour d'un verre pour parler du métier, des livres, et de plein d'autres choses.
Romain : Ça fait combien de temps que vous avez ouvert ?
Nicolas : On a ouvert en août 2012. Donc ça va faire trois ans cet été. Ça fait son chemin petit à petit.
Romain : C’est la première fois que vous ouvriez une librairie ?
Nicolas : Oui et non. Avant on était libraires, mais salariés, l’un et l’autre. Paule à Orléans et moi à Paris. Mais elle avait déjà été recrutée par un éditeur pour piloter l’ouverture d’une librairie à Paris. Ça lui a appris ce qu’il fallait faire et ne pas faire, et comme j’avais un peu bossé avec elle à ce moment-là, ça nous a aussi montré qu’on pouvait travailler ensemble sans trop s’engueuler. Mais le projet de son patron était complètement intenable, l’ambiance horrible et elle est partie assez vite. À un moment, on a eu envie de quitter Paris et d’avoir notre librairie, pour pouvoir en faire un peu ce qu’on voulait. On a cherché dans toute la moitié ouest de la France, on a regardé s’il y avait des librairies à vendre dans des endroits où il nous semblait qu’il y avait un créneau à prendre, et je suis tombé sur une annonce pour une librairie spécialisée montagne et randonnées ici, à Pau. Moi je connaissais Pau, j’ai fait mon collège et mon lycée ici ; je me suis dit « Mais t’es complètement con de pas y avoir pensé avant ! À Pau il y a plus de petite librairie indépendante de littérature en centre-ville ! ». J’étais très client de la dernière qui avait fermé, deux ans avant, et je savais que ça avait vraiment créé un manque, et qu’il y avait beaucoup de lecteurs un peu en deuil. Je savais un peu où on mettait les pieds, donc finalement on s’est lancés ici. Mais c’est pas un « retour au pays », c’est juste qu’à un moment, il nous a semblé que pour une ville de cette taille-là, c’était étonnant qu’il y ait pas une petite librairie de centre-ville.
Séverine : C’est courageux de nos jours de monter une petite librairie indépendante…
Alexandre : Quand on est jeune en plus…
Nicolas : Il y a du vrai et du faux en fait. Il y aurait beaucoup de choses à dire là-dessus… D’abord, il y a autant de librairies qui ouvrent que de librairies qui ferment aujourd’hui en France. Le nombre de librairies se maintient à peu près. Il y a tout un discours médiatique angoissant sur le livre numérique, sur Amazon… Amazon, effectivement, c’est menaçant parce qu’ils sont très forts dans leur genre. Ils savent très bien faire des choses que nous, on ne sait pas faire. C’est-à-dire que, concrètement, un livre complètement improbable, on aura du mal à l’amener chez vous, dans votre boîte à lettres, le lendemain matin. Par contre il y a plein de choses qu’ils ne savent pas faire : ils savent pas avoir des gens en chair et en os qui vous parlent de livres, ils vous permettent pas de toucher et de feuilleter un livre avant de l'acheter, ils vous permettent pas de rencontrer des auteurs dans une librairie, et surtout ils ne savent pas vous faire découvrir des livres dont vous ne soupçonniez même pas l’existence… Ça un libraire sait le faire. Le conseil, montrer ce qui existe, montrer un choix, un assortiment. Ça on est bons, et ce sont des atouts que les libraires indépendants mettent de plus en plus en plus en avant depuis quelques années, sur lesquels on communique auprès du public... Et c’est un discours entendu, et partagé par beaucoup de lecteurs. En plus libraire a toujours été un métier de vocation, difficile, dans lequel on ne gagne pas sa vie et qui demande une énergie folle… Ça a toujours été le cas, ce n’est pas beaucoup plus difficile aujourd’hui qu’il y a 20 ans, cette « crise de la librairie » ne date pas d’hier. Donc finalement, tout le discours hyper catastrophiste qu’on entend, il est pas complètement vrai non plus. Il y a un renouvellement générationnel des libraires en plus. Là, par exemple, dans le Sud-Ouest, à peu près en même temps que nous, à deux ans d’intervalle, il y a quatre ou cinq autres librairies qui ont été créées par des gens de moins de trente ans. Toutes se portent bien.
“ On pensait pas que ce qu’on nous demanderait ressemblerait à ce point à ce qu’on avait envie de défendre. ”
Séverine : Moi j’ai vécu à Bordeaux, et je sais que là-bas ça marche bien, parce que c’est une grande ville et qu’il y a vraiment le public pour. Mais à Pau ça doit pas être forcément évident…
Nicolas : On a été surpris en bien, en fait. Tous nos copains de Paris se moquaient de nous en nous disant « Vous allez vendre que du Marc Lévy et des bouquins sur les tracteurs ». Vu de Paris, à Pau, qu’est-ce qu’ils vont lire ? Déjà ils savent pas trop où c’est, c’est vraiment dans le coin, là-bas, loin.
Séverine : Est-ce qu’à Pau ils savent lire, déjà ?
Nicolas : Oui, voilà, déjà ça posait problème ! [rires] Mais en fait on s’est surtout rendu compte qu’on avait des clients bien moins impatients qu’à Paris. À Paris y a tellement de librairies partout que c’est banal, ça surprend plus personne, ça fait partie du paysage. Si jamais votre libraire n'a pas le livre que vous cherchez, il suffit de faire cinq mètres et d’aller à la librairie d’à côté qui a une chance de l’avoir. À Pau, finalement, les gens étaient hyper contents qu’il y ait une petite librairie qui ouvre. Très surpris qu’on soit jeunes, aussi : ça cassait à la fois l’image du vieux libraire, et celle du jeune qui sait pas lire et qui ne s’intéresse pas à la culture. En fait, on se retrouve avec des clients qui savent vraiment ce qu’est une librairie indépendante, qui se battent pour que ça continue à exister, qui militent pour ça, qui connaissent les difficultés économiques, les contraintes, et qui ont du goût, avec une exigence en termes de conseils, de qualité... On se rend compte qu’on a des clients beaucoup plus cultivés qu’à Paris. Et c’est quand même une demi-surprise : on ne pensait pas que ce qu’on nous demanderait ressemblerait à ce point à ce qu’on avait envie de défendre. On pensait qu’on allait être obligés de faire plus de compromis et de se battre pour défendre des bouquins qu’on aime. Et en fait non : ça passe tout seul, parce qu’il y a un public pour ça. Et puis il y a toute une nouvelle population de trentenaires, quarantenaires cultivés, curieux. Qui, sans doute un peu comme nous, avaient envie de fuir le stress des grosses villes et de mener une ville plus tranquille dans une petite ville de province. C’est des gens qui lisent et qui sont très contents d’avoir des libraires assez jeunes aussi.
Romain : Ce truc de l’âge, c’est un détail, mais c’est quand même important. Parce que, c’est con, mais moi j’ai trente ans, et discuter avec quelqu’un qui a plus ou moins ton âge c’est pas la même chose. Surtout quand t’es dans un commerce, tu te sens plus à l’aise, moins « étranger ».
Nicolas : Et puis il y a peut-être moins le côté « impressionnant » de la culture. C’est vraiment un truc qu’on voulait éviter, c’est pour ça qu’on a mis le plus possible de bois, les étagères courbes, une ambiance « comme à la maison »... Histoire que quand on rentre dans la librairie, on soit pas assommé par le poids de tous les bouquins qu’on a pas lus, qu’on aura jamais le temps de lire. Que les gens qui rentrent se disent pas « Mon Dieu, je suis tellement inculte, je suis tellement idiot, cet endroit n’est pas pour moi. » C’est un grand risque aujourd’hui. Il y a beaucoup de gens qui ne lisent pas (je crois que c’est 40% des français, dans les dernières enquêtes), et encore plus de gens qui n’osent jamais rentrer dans une librairie parce qu’ils considèrent que c’est pas un endroit pour eux, que ça leur est étranger. Nous on voulait autant que possible limiter cette barrière à l’entrée. On voulait que les gens qui passent devant la vitrine puissent se dire « Et pourquoi pas ? ».
“ C’est un métier qui demande toujours une certaine humilité. On se retrouve toutes les semaines face à des gens qui sont beaucoup plus pointus que nous sur les sujets dont on parle avec eux. ”
Séverine : En parlant de la vitrine : j’avais adoré les petits jeux sur les auteurs que vous aviez faits en vitrine, avec les portraits… Je trouve que, justement, ça donnait envie de rentrer. Ça a un côté vraiment marrant, sympa, l’air de dire « venez participer ».
Nicolas : On peut jouer avec ça, avec la littérature. Il y a une artiste que j’aime beaucoup, qui s’appelle Clémentine Mélois, et qui avait un blog où elle faisait des détournements de bouquins. En fait, elle fabrique des faux livres dont elle détourne les titres.
Séverine : Ah oui ! C’est elle qui faisait des trucs genre « Maudit bic », tout ça !
Nicolas : Oui, voilà ! C’est impertinent, parce qu’elle touche à des chefs d’œuvre. Et ça, c’est salutaire. J’ai une copine libraire, à Saint-Jean-de-Luz, qui dit « Il y a la droite décomplexée, et bah moi je fais une librairie décomplexée ». Sa librairie, elle est blanche et fuschia. C’est un truc qu’on voit pas, normalement, ça fait quelque chose de très pop. Mais quand on voit ce qu’elle a en rayon et ce qu’elle défend, c’est béton, c’est très pointu… Nos jeux en vitrine c’est un peu la même chose : c’est une manière de dire « oui c’est de la culture, mais c’est pas intouchable non plus, on peut rire avec ». Et il faut aussi rappeler, on le fait peut-être pas assez souvent, qu’on a évidemment pas lu tous les livres qu’on a en librairie. Parce que c’est impossible. C’est un métier qui demande toujours une certaine humilité. On se retrouve toutes les semaines face à des gens qui sont beaucoup plus pointus que nous sur les sujets dont on parle avec eux. Le libraire, c’est pas une personne qui sait tout sur tout, qui connait tout ce qu’il y a dans tous les livres. Il y en a quelques-uns comme ça, bien sûr, mais c’est pas la majorité, et c’est pas le but.
Alexandre : Tu sélectionnes comment les bouquins que tu lis toi-même ?
Nicolas : Je suis pas un très bon libraire, pour ça : j’ai de plus en plus de mal avec les lectures qui ne sont pas des lectures de plaisir. Si au bout de trente pages ça me gonfle, je vais lire une page sur dix, je vois à peu près de quoi ça parle, je vois comme c’est écrit, je vois à qui je peux le conseiller, pourquoi, à quels besoins ça répond… Mais je ne vais pas me forcer à lire jusqu’au bout un bouquin qui m’emmerde juste pour pouvoir dire que je l’ai lu. En général, quand j’ai le temps et que je suis en forme, ou en grosse période de sortie, à la rentrée littéraire de septembre ou de janvier, par exemple, je prends cinq-six livres, le soir, je les regarde tous, et s’il y en a un qui m’accroche, je me lance dedans. Parfois c’est les clients qui nous disent « lisez ça, ça vaut le coup »… Ma plus belle lecture de l’an dernier, c’est un client qui un jour est arrivé à la librairie, m’a tendu un bouquin et m’a dit « Il faut absolument que tu lises ça, c’est le livre qui m’a le plus marqué dans ma vie. ». C’était Les Saisons, de Maurice Pons. Une merveille absolue, un bouquin complètement indescriptible, dont je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi il est aussi bien. Il est très bien écrit, l’histoire est bien, mais il y a rien de flamboyant… Mais c’est superbe. Et c’est grâce à un client que je l’ai lu : j’aurais jamais découvert ça tout seul.
Séverine : Dans la librairie, c’est quoi la part de livres que tu aimes, et de livres qui sont là seulement parce que tu sais que tu vas les vendre ?
Nicolas : C’est dur d’évaluer comme ça…On a de la chance quand même : on est une toute petite librairie, donc on est obligés de faire des choix drastiques, mais on a une clientèle qui a globalement les mêmes goûts que nous, et qui nous fait confiance. C’est-à-dire que les livres qu’on va vendre et sur lesquels on va faire le chiffre d’affaire, c’est finalement les livres qu’on a aimés et qu’on défend. On n'a pas besoin de vendre cinquante Marc Lévy pour équilibrer : on les vendra pas. Par contre ce qu’on pourra vendre en cinquante exemplaires, c’est un livre qu’on aura défendu et aimé. Dans le rayon littérature, je pense qu’il y a 70 % de livres dont on est fiers. C’est pas mal. Les livres qui se vendent bien, c’est plutôt les livres qu’on voit, ceux qui sont sur table ou sur les tablettes, dont on voit la couverture. Et les autres, qui sont en rayon, c’est la « charpente ». C’est ce qui va donner la couleur de la librairie, donner le ton. Ils se vendent beaucoup moins souvent, mais ils apportent quelque chose, ils structurent. Ils donnent l’identité de la librairie. Par exemple : Ulysse, de Joyce, on l’a vendu une fois en trois ans. Mais je ne pourrais pas accepter de ne pas avoir ce livre-là. Proust, on a vendu quinze fois le premier tome de la Recherche, cinq fois le deuxième, une fois le troisième… [rires]. Mais bon, on les a tous, parce que c’est important, c’est fondateur, ça structure. Et c’est à la fois important pour nous, pour pouvoir être fiers du rayon, et pour le client qui rentre pour la première fois dans la librairie, qui aura ces repères-là aussi. Je sais que moi, quand je rentre dans une librairie, je cherche des marqueurs. Je regarde s’il y a des livres qui me semblent importants, et si je les trouve, je me dis que je suis en terrain connu…
“ Pour moi, on a réussi notre coup quand quelqu’un rentre avec une idée précise de ce qu’il veut, et qu’il ressort avec complètement autre chose. ”
Romain : Et du coup, comment tu la définirais, ta « fonction » de libraire ?
Nicolas : Je pense que c’est choisir. Être un filtre qui fait une sélection parmi les 60 000 livres qui vont sortir dans une année. Montrer ce qui existe, pouvoir en parler, pouvoir conseiller. Et après on a un rôle qui est, à mon avis, plus fondamental : faire en sorte que les gens restent curieux, les inciter à toujours regarder ce qu’ils ne connaissent pas déjà. Pour moi, on a réussi notre coup quand quelqu’un rentre dans la librairie avec une idée très précise de ce qu’il veut, et qu’il ressort avec complètement autre chose. A ce moment-là, on a réussi à le faire aller ailleurs, à élargir ses horizons. Et comme c’est un endroit toujours mouvant, avec des nouveautés tous les jours, on maintient éveillée cette curiosité. Je pense que c’est ça notre rôle fondamental.
Séverine : Rien à voir, mais je disais hier à Paule que je suis très fan de votre rayon jeunesse. Bon, moi qui suis enseignante, ça me parle particulièrement, évidemment, mais j’aime beaucoup ce rayon-là.
Nicolas : Ce rayon, c’est plutôt Paule qui s’en occupe. Et c’est un rayon pas facile, parce qu’il y a beaucoup de choses qui sortent, et que c’est très dur de choisir un livre quand on nous le présente. Des fois on a juste le titre, une couverture provisoire et deux lignes de résumé. Donc on est perdus, on sait pas… Chez les bonnes maisons d’édition et les bons distributeurs, il y a un représentant qui vient nous présenter les livres qui vont sortir deux mois plus tard. L’avantage dans le monde du livre, c’est qu’on bosse en toute confiance avec les représentants. Ils sont pas là pour nous en foutre des tonnes, surtout chez nous. On est une petite librairie, ils savent que c’est pas ici qu’ils vont faire leur chiffre et leur objectif du mois, ils viennent plutôt dans l’espoir de faire partager des livres qui leur semblent intéressants, ils se disent « à l’Escampette, peut-être que comme c’est un peu différent, je vais pouvoir proposer des trucs un peu différents aussi. ». En fait c’est des libraires pour les libraires ! Mais dès qu’on arrive sur la jeunesse, on se retrouve avec des catalogues énormes, et on a juste des mini-reproductions de certaines pages… Forcément, c’est pas simple. Et puis il y a des collections qui sont presque trop créatives, et du coup difficilement vendables. C’est un peu le problème. Il y a quelques éditeurs que j’aime beaucoup, notamment La Joie de Lire ou MeMo. MeMo c’est du graphisme, c’est génial, mais on les met en Beaux-Arts adultes. Pas en jeunesse. Parce que beaucoup de livres chez MeMo ne plaisent qu’aux adultes.
Romain : Il y a un autre rayon assez caractéristique à l’Escampette, c’est le rayon sciences humaines. Il est… comment dire… marqué, chez vous. On va y trouver des choses généralistes, bien sûr, mais aussi certains livres qu’on trouverait pas ailleurs.
Nicolas : Pour moi c’est comme le rayon littérature : il faut qu’on voit que derrière, il y a des libraires. Qu’ils font des choix, qu’ils ne sont pas neutres. Il faut que quelqu’un qui rentre dans la librairie voie clairement que c’est une proposition, et se dise pas « C’est des bouquins qu’ils ont reçus automatiquement ». Il faut montrer qu’il y a un choix. Moi j’ai fait un bac S, mais j’ai une formation de sciences humaines, donc c’est un rayon qui me tient particulièrement à cœur. Mais c’est un rayon qui terrorise pas mal de libraires, parce qu’il demande d’avoir une culture générale importante. C’est un rayon de fond et il faut connaître des noms, plus encore qu’en littérature. Des noms qu’on croise moins souvent, finalement. On connaît Freud, on connaît Kant, mais il faut connaître en même temps dix sociologues, des philosophes, des psy, des historiens… Il y a beaucoup de libraires qui ont un complexe d’infériorité par rapport à ce rayon-là. Ils se disent qu’ils n’ont pas la culture suffisante pour pouvoir en parler.
Alexandre : Mais au final, comment t’es passé d’un bac S à libraire ?
Nicolas : En fait, après mon bac j’ai fait une prépa HEC à Barthou. J’ai été complètement atterré par le niveau culturel, l’ambiance « prépa faisons du fric ». T’avais l’impression que dans la tête de certains élèves, le cours de culture générale ne servait qu’à passer le concours, et était oublié aussitôt, parce que ça sert à rien de s’encombrer avec des vieux trucs de gens morts il y a des siècles… Et puis j’ai passé le concours de Sciences po, et j’ai eu Grenoble. J’ai pas terminé, j’ai fait une première année de philo pour souffler un peu, et puis après une formation de libraire. Et pourquoi j’en suis venu à libraire, je sais pas… on en parlait avec un copain, on se demandait ce qu’on pouvait faire dans la vie, et on s’est dit libraire, pourquoi pas ? On aimait bien traîner dans les librairies, on avait la curiosité qu’il fallait… On a vu cette formation à Montreuil, qui avait été montée par des libraires, pour des libraires, et dont le seul critère d’admission est de trouver un apprentissage en librairie pendant deux ans. J’ai trouvé, et ça s’est fait comme ça. Mais c’était pas une vocation dès le départ.
Romain : C’était juste la fameuse question « Qu’est-ce que je peux trouver comme métier que je prendrais du plaisir à faire tous les jours ? »
Nicolas : Oui voilà, c’est ça. Et même si en fait, c’est pas tous les jours très drôle, je pense que j’ai trouvé.