Un café s'il vous plaît

Installé près du funiculaire, Thierry Leray propose depuis le printemps des cafés, thés et jus de fruits à emporter. Son Vespresso, un triporteur Vespa spécialement aménagé, attire l'attention des passant tout en se fondant parfaitement dans le paysage. Portrait.

« C’était dans ma tête depuis très longtemps, mais je n’avais pas le temps ». A 55 ans, Thierry Leray s’est récemment lancé dans la vente de café à emporter, installant son triporteur sur le Boulevard des Pyrénées, face à la Place Royale.

“ J’aime beaucoup l’esthétique italienne, celle des Vespa, ce côté vintage, années 50 ”

Le projet avait germé quatre ou cinq ans auparavant, au moment où les premiers food trucks « modernes » commençaient à faire leur apparition. Thierry se dit alors qu’il y a quelque chose à réaliser dans le domaine de la vente de café, dans une version plus petite, plus maniable, plus originale. « J’aime beaucoup l’esthétique italienne, celle des Vespa, ce côté vintage, années 50. C’est de là que vient l’idée du triporteur. »

Le café n’est pas sa première profession. Son vrai métier, c’est la danse. Depuis 30 ans, lui et sa femme tiennent une école de rock à Pau. « On faisait aussi pas mal de spectacles un peu partout, on avait une troupe, mais on a fini par arrêter il y a un an ou deux. On avait besoin de se recentrer sur notre vie de famille ». Aujourd’hui, il exerce donc sa nouvelle activité en plus de son enseignement, quand le temps et les conditions le permettent. « Quand il fait trop chaud, le café, ça ne se vend pas très bien, et c’est normal. Je m’adapte ».

“ J'essaye de faire aussi bien que ce que l'on m'a enseigné ”

S’il a décidé de concrétiser son idée il y a plus d’un an, il lui aura tout de même fallu attendre quelques mois pour obtenir son triporteur. Acheté en Italie, aménagé en Angleterre, il répond à des exigences très précises. « Je les beaucoup embêtés, je savais exactement ce que je voulais. Mais j’ai eu la chance de tomber sur des gens ouverts, et je suis très content du résultat. ». Il a profité de cette période de latence pour suivre une formation de barista, où il a appris à reconnaître les subtilités du café, les différences de goûts, de préparation selon les pays… « On nous montre les différentes méthodes de torréfaction, les variétés, les temps d’écoulement, le nettoyage des machines… J’aime le café depuis toujours, mais c’est vraiment à ce moment-là que j’ai appris à bien le connaître. ». Thierry reste humble, et admet sans mal qu’il n’est pas un technicien. « J'essaye de faire aussi bien que ce que l'on m'a enseigné ». Il prend son temps dans la préparation, met un grand soin dans l’entretien de son matériel, et attache une importance particulière à la qualité du grain, qu’il se procure auprès d’un torréfacteur local, les cafés Le Gascon. Les gobelets sont aussi achetés en ville. « Je préfère faire travailler des gens de Pau, ça me paraît normal. Et puis c’est plus simple en cas d’urgence ! ».

Il a également tenu à contacter ses voisins, les bars et salons de thé du boulevard des Pyrénées. « Aucun n’a de problème avec ce que je fais. Il n’y a pas vraiment de concurrence entre nous, parce qu’on ne fait tout bêtement pas la même chose ! Moi je n’ai pas de terrasse, ce que je fais est différent. ». Installé à proximité du funiculaire, il est l’un des premiers Palois que rencontrent les voyageurs qui montent de la gare. « On me demande tellement de renseignements que j’ai même fini par demander des cartes de la ville à distribuer aux touristes ! ».

Quelques mois seulement après le début de son activité, et alors que sa présence reste conditionnée par la météo et par ses obligations extérieures, Thierry semble aujourd'hui avoir réussi son pari : son uniforme de garçon de café et son triporteur font déjà faire partie du paysage du Boulevard des Pyrénées.

Vous devriez aussi aimer...